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Renault Espace 1.8 Tce Initiale: coeur d’Alpine

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Le Renault Espace vient de passer le cap des 2 ans de commercialisation  (lire aussi: Renault Espace V) et en profite pour monter en gamme tout en intégrant le moteur de la future Alpine. Niko est parti à la découverte de ce haut de gamme Français mis à jour.

Notre mission du jour, si vous l’acceptez consiste donc à essayer un Renault Espace quasiment sportif. Cela ne vous rappelle rien? Beaucoup penseront à l’Espace F1 (Renault Espace F1) tant ce protoype a marqué les mémoires. Mais seuls les vrais savent, et les plus fidèles lecteurs de Boîtier Rouge penseront à la version Biturbo. Au siècle dernier, les ingénieurs de chez Matra avaient pensé à rentrer au chausse pied un V6 gavé par deux Turbos. Ce rêve sans lendemain est toujours visible au Musée Matra.   (Renault Espace Biturbo). L’histoire se répète souvent et même si l’époque n’est plus au moteur en V, la nouvelle monture reprend l’idée d’un monospace (ou SUV, on s’y perd un peu) sportif.

Rendez-vous est pris ce matin sur le circuit de Mortefontaine, en région presque Parisienne. Au menu, découverte du Renault Espace essence finition Initial. C’est un Kevin Spacey détendu au volant de son Espace qui nous attend sur les écrans géants du centre Renault Media situé dans l’enceinte du circuit. J’avoue être assez impatient de tester cette nouvelle version Initiale, pour plusieurs (bonnes) raisons. Premièrement, l’essai récent du Captur du même nom m’avait laissé sur ma faim (à lire bientôt sur Boîtier Rouge), et deuxièmement, j’avais hâte de découvrir le coeur de ce nouvel Espace : le moteur. En effet, c’est un avant goût d’Alpine qui est présent sous le capot (lire aussi : Alpine A110).

En développant un nouveau bloc pour la future sportive Dieppoise, Renault en a profité pour en décliner une version moins pointue dont profite en priorité l’Espace. Si la puissance est ici ramenée à 225 chevaux, il s’agit bien du moulin développé par Renault Sport et produit à Douai. Les différences tiennent dans le régime moteur qui sera plus élevé dans la berlinette, la gestion électronique du moteur et le souffle du Turbo.

Une fois à l’intérieur, la présentation et l’équipement séduisent. Cette version Initiale, voulue haut de gamme, tient toutes ses promesses. Sellerie cuir nappa, hayon automatique, connectivité à jour (Mirror Screen, tablette tactile de 8,7 pouces), sièges électriques, ventilés, chauffants et massants, l’équipement est au niveau de la concurrence. Si on joue au Docteur finition, on pourra trouver quelques fautes de goût comme ce plastique digne des plus belles productions de l’est des années 80 entre les sièges avant mais globalement la présentation est agréable et soignée.

Un Espace essence, mais pour qui ?

Les ambitions de l’Espace sont claires : monter en gamme pour incarner le premium de la marque. Mais l’enjeu est plus complexe, entre chasse au Diesel, réalité du marché et attentes. Aujourd’hui seuls 15% des Espace sont motorisés par un bloc essence. Même si la tendance tend à s’inverser, on reste encore loin d’un marché de masse. Pourtant, ce qui est vrai chez nous l’est moins en Allemagne par exemple ou les “grosses” motorisations essence sont indispensables. Il semblait donc logique pour Renault de rentabiliser ce nouveau bloc en le proposant sur l’Espace avant probablement de le voir apparaître sur la Talisman (lire aussi : Renault Talisman). Toujours est il que dans l’hexagone 75% des ventes sont signées auprès d’une clientèle de professionnels. 1 Espace sur 2 rejoindra une flotte d’entreprise et les 25% restants seront vendus au loueurs, évidemment majoritairement enclins à se diriger vers un bloc mazout.

Moteur ! Action !

Dès les premiers tours de roue, ce descendant lointain des productions Matra surclasse la version Diesel dans tous les domaines. Les reprises sont atomisées, et l’agrément général transfiguré. Le moteur Alpine Light tient ses promesses et la moindre sollicitation redonne le sourire. Par moment le couple peut mettre à mal la motricité mais dans l’ensemble cela restera ludique et sécurisant, l’électronique veillant au grain. N’oublions pas que nous ne sommes pas dans une Berlinette mais bien au volant d’une armoire Normande de quasiment 1800 kg. Le châssis possède un mode sport, qui lui aussi transforme cette paisible voiture de fonction en quelque chose de surprenant et efficace. Le bruit devient plus sportif et présent, l’amortissement se durcit, la boîte est plus courte, les rétrogradages plus vifs et l’ambiance intérieure modifiée grâce au leds disséminées dans l’habitacle.

Sur les petites routes Picardes on se prend au jeu, bien aidés par le châssis 4control qui prend ici tout son sens. Les roues arrières directrices aident grandement ce gros véhicule à s’inscrire dans les courbes. C’est efficace, précis, d’autant que l’Espace prend peu de roulis. Même en mode sport et à rythme soutenu cette Renault garde ses bonnes manières et ne maltraite pas les lombaires.

Le châssis agile et le moteur bien plein cohabitent avec une boîte EDC 7 rapports qui fait le job. Certes ce n’est pas la plus efficace du marché et on reste un ton en dessous d’une DSG par exemple mais elle est très bien étagée et sa gestion est optimale. Reste deux vrais regrets, l’absence de palettes au volant qui auraient fini d’asseoir la sportivité de l’ensemble et cette fichue commande de boîte absolument pas intuitive. J’imagine qu’on se fait à tout et que quand on possède un Espace on finit par trouver le mode d’emploi mais c’est tout sauf ergonomique.

Au Polo Club, chauffeur !

Je profite d’une pause photo devant le château de Chantilly et d’un échange de pilote avec notre ami Fred (LesVoitures.fr) pour prendre la place du passager, mais sur la banquette arrière. Pendant la conférence de presse, les communicants de la marque nous ont vendu le concept de voiture de cadre dirigeant. J’ignore comment vivent ces gens là mais je me met à penser qu’ils squatteraient volontiers la banquette raffinée de ce haut de gamme à la Française. Restant persuadé que ce type d’engin sera plutôt destiné au taxis ou VTC, je me glisse derrière, direction le Polo Club de Chantilly.

Même si mon chauffeur du jour possède un bon coup de volant et une conduite “virile”, le confort est remarquable. Le cuir lisse est de bonne qualité et je fais face à un écran creusé dans l’appuie tête avant pouvant faire office d’écran de cinéma afin d’isoler cet illustre passager de la vulgarité du monde qui l’entoure. “L’espace” disponible est bon mais nous sommes loin des dimensions de feu l’Espace 4. Les temps changent et la garde au toit, jadis imbattable est ici impactée par la présence d’un toit panoramique en verre. Le test est néanmoins réussi, cet Espace s’apprécie aussi de la banquette arrière. Une autre façon de voir la route en se laissant conduire au son des 12 hauts-parleurs de la sono Bose.

Soyons clairs, avec une consommation tournant autour des 9 litres sans forcer, les gros rouleurs passeront leur chemin et se dirigeront probablement vers une variante Diesel. Les amateurs d’anciennes générations d’Espace à la recherche d’habitabilité géante tourneront les talons en voyant les cotes intérieures du vaisseau. Mais l’amateur de haut de gamme, qui peine à trouver son bonheur dans les gammes respectives des constructeurs Français pourrait trouver ici la perle rare. Un SUV dynamique, bien équipé, conçu pour tailler la route avec armes et bagages,  avec de vrais arguments et la satisfaction d’avoir un peu de l’Alpine sous le capot !

Images: Niko Laperruque et Renault/A.Bernier


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